Avec les mutations profondes que connaît l’environnement économique, les métiers ne cessent de changer, sans compter ceux qui n’existent pas encore mais qui apparaîtront dans les décennies à venir. Ingénieur cloud, manager communication en biotechnologie, e-marchandiser, géomaticien ou encore Data scientist… Zoom sur des professions qui ne connaîtront pas la crise.
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Les innovations technologiques ont incontestablement modifié en profondeur nos modes de vie : des besoins nouveaux apparaissent et qu’il faut combler par des emplois tout aussi nouveaux, entraînant par la même des mutations dans le monde du travail. Parmi les secteurs d’avenir en pleine expansion, celui des biotechnologies n’est pas des moindres puisqu’il couvre une large gamme de domaines : santé, pharmacie, environnement, agro-alimentaire, cosmétologie…, autant d’enjeux majeurs pour le XXIème siècle. La panoplie des professions est vaste, avec d’abord les métiers liés à la santé et à la recherche : ingénieur biomédical, ingénieur biochimiste, mais aussi chercheur en laboratoire pharmaceutique ou encore généticien. Parallèlement, des postes encore inconnus il y a quelques années commencent apparaître, comme celui de manager communication en biotechnologie. Là, c’est une double compétence qui est demandée, à la fois en biotechnologie et en communication. Les laboratoires pharmaceutiques et autres entreprises liées aux métiers de la santé sont friands de ce type de candidats, de plus en plus demandé. Autre profil émergent et non moins étonnant : celui de bio-entrepreneur, le terme désigne depuis quelques années le "patron" d'une nouvelle entreprise spécialisée dans l'une des branches des Biotechnologies (médecine/santé - produits pharmaceutiques, environnement, cosmétiques, agriculture…).
Autre domaine pourvoyeur d’emplois dans l’avenir : l’environnement. Les métiers liés à la gestion de l’eau et au traitement des déchets sont appelés à se développer de façon considérable dans les prochaines années. Parallèlement, le développement durable, en intégrant de plus en plus les énergies renouvelables comme le solaire ou les éoliennes (transformation de l’énergie du vent en énergie mécanique), va permettre la naissance d’une véritable « économie verte » qui touchera des secteurs aussi variés que le BTP, les transports, la logistique ou même le tourisme.
Parmi les secteurs porteurs de demain : les biotechnologies, la santé et les énergies nouvelles
Au Maroc, c’est un véritable chantier qui a été mis en œuvre concernant le développement durable. En témoigne la création de l’Agence Solaire Marocaine MASEN, entièrement dédiée à cet enjeu stratégique que constituent les énergies nouvelles. Ce projet inédit s'intègre dans le cadre du Plan Solaire Marocain (PSM) lancé en 2009. L’objectif est d’atteindre 42% de la capacité électrique installée du Royaume par les énergies renouvelables (dont 14% en provenance du solaire) d'ici à 2020. Avec l’émergence de ce secteur stratégique, un ensemble de nouveaux métiers verront le jour. À cet effet, plusieurs Instituts de formations aux métiers des énergies renouvelables seront créés (Tanger, Oujda, Ouarzazate) et les grandes écoles d’ingénieurs seront fortement impliqués dans ce projet. L’Université Internationale de Rabat a d’ores et déjà créé en 2012 un Master en Ingénierie Énergétique et Énergies Renouvelables, il s’agit d’une formation pluridisciplinaire et qui vise à répondre aux besoins croissants en ce domaine.
Formations en énergies renouvelables : une idée qui fait son chemin
Le facteur humain constitue un facteur clé de succès du Projet Solaire. La mise en place de la capacité prévue nécessite des ressources suffisantes et hautement qualifiées dans le domaine
Pour ce faire, Masen participe activement à la création des filières de formation spécialisées en énergie solaire et ce à travers :
• la définition des besoins en formation et des compétences requises ;
• la mise en place de partenariats avec les universités, les écoles d’ingénieurs et les centres de formation professionnelle pour mettre en place des modules de formation adaptés ;
• la promotion des filières de formation relatives à l’énergie solaire auprès des étudiants et des entreprises.
Le cloud computing, ça ne vous dit rien ? Et pourtant les ingénieurs en informatique devront nécessairement intégrer ce nouveau lexique dans les prochaines années. De quoi s’agit-il ? Tout simplement de stocker des masses de données de plus en plus énormes (les big data) sur des serveurs dématérialisés, en dehors de l’entreprise. Parmi les débouchés, il est possible de travailler chez des éditeurs de logiciels, des fournisseurs de plates-formes ou d’infrastructures, ou encore dans une entreprise ou une administration publique utilisatrice de services de cloud computing ou souhaitant le devenir. Avec le développement du offshoring au Maroc, (le Royaume fait désormais partie du Top 30 mondial des destinations offshore), ces activités d’externalisation des services sont appelées à prendre de plus en plus de place dans l’avenir. Toujours dans le domaine des nouvelles technologies, l’e-marchandising est un autre domaine d’activité en pleine expansion. Un chiffre pour se faire une idée : selon le Centre Monétique Interbancaire Marocain, le pays a enregistré ces dernières années une augmentation de 50% des transactions électroniques. Véritable marketing en ligne, le e-commerce fait appel à des techniques innovantes et ne se résume pas au simple acte de vente et de livraison des produits. Avec la croissance constante du nombre d’internautes et le taux de pénétration d’internet lui aussi en augmentation, le commerce électronique a de beaux jours devant lui, le Maroc faisant partie des premiers pays africains en termes d’accès à internet.
Autre métier dans le domaine de l’informatique : géomaticien. Comme son nom l’indique, cette activité est à la croisée de la géographie et de l’informatique. Il s’agit d’établir des analyses spatiales dans des domaines aussi variés que l’urbanisme, l’environnement, les transports ou encore l’énergie. Avec le développement croissant des systèmes d’information géographiques (SIG) comme la télédétection ou la cartographie, cette profession est appelée à un bel avenir. Aménagement du territoire, risques d’inondation, santé, sécurité, autant d’enjeux cruciaux auxquels est confronté le géomaticien. Au Maroc, il existe même une Association Marocaine des Jeunes Géomaticiens (l’AMJG) qui œuvre activement à la vulgarisation de cette filière au pays. L’AMJG organise régulièrement des formations sur des thématiques rattachées au domaine de la géomatique, y compris pour des employés et des cadres. A l’étranger, cette discipline est déjà bien installée. A titre d’exemple, l’Université de Paris I Panthéon –Sorbonne propose une Licence Professionnelle Géomatique et Environnement, mêlant ces deux enseignements très porteurs.
Métiers de la santé, des choix de carrière très diversifiés
Les métiers de la santé ne sont pas prêts de connaître la crise, et particulièrement le secteur du paramédical. En effet, des filières comme l’orthophonie, la kinésithérapie, la psychomotricité, l’orthoptie ou la prothèse dentaire sont appelées à beaucoup se développer dans les années à venir car le besoin est grand. Ces disciplines, souvent méconnues, sont décisives dans le schéma thérapeutique. Le Maroc accuse aujourd’hui un déficit important de ces métiers fondamentaux pour le système de santé du pays. Le Royaume ne compte que 700 kinésithérapeutes installés en libéral, environ 150 orthophonistes et une quinzaine de psychomotriciens. Autant de filières où il est urgent de former des professionnels compétents et qui offrent des débouchés certains. Parallèlement, de nouveaux métiers apparaissent et continuent de se développer, confirmant ainsi que le secteur de la santé est dynamique et capable de s’adapter aux évolutions de la société. Les professionnels de santé sont aussi amenés, pour certains d’entre eux, à travailler avec des technologies de pointe et, contrairement aux idées reçues, pas uniquement les médecins. D’autres métiers, moins connus, se pratiquent également à l’aide d’outils informatiques ou d’imageries, tels celui de bio-informaticien ou de technicien d’études cliniques. C’est que les nouvelles technologies comme l'imagerie médicale, la robotique ou l'architecture des systèmes d'informations hospitaliers imposent au secteur médical et sanitaire de nouvelles compétences. On voit ainsi apparaître de plus en plus de métiers liés aux systèmes d'informations : ingénieur en informatique décisionnelle de la santé, ingénieur clinique, ingénieur en systèmes embarqués et télésanté…
Autre chose à savoir : le champ des professions de la santé est beaucoup plus large qu’on ne le croit. Il y a certes le domaine des soins qui est le plus connu (infirmier, aide-soignant, responsable d’unité de soins…), mais il est loin de recouvrir l’ensemble des débouchés. Il existe d’autres familles de métiers comme le médico-technique, la rééducation/appareillage, la qualité/hygiène, ou même le management/administratif avec des postes comme celui de responsable de gestion administrative ou encore de conseiller en prévention des risques professionnels. Par ailleurs, les entreprises, les industries et les laboratoires vont eux aussi avoir besoin de recrues car les besoins changent: la population vieillit, les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson) se développent, les nouvelles technologies se généralisent, les équipements se modernisent... Ces mutations entraînent l'émergence de nouveaux besoins en termes d'emplois. Bref, il y en a pour tous les goûts, les choix de carrière sont très diversifiés et les besoins en compétences nombreux…
Métiers Mondiaux du Maroc : profils qualifiés demandés
C’est en février 2009 qu’a été signé le « Pacte National pour l’Emergence Industrielle », scellant les engagements de l'Etat et du secteur privé dans la politique de soutien au secteur industriel, à travers le développement de métiers porteurs, dits « Métiers Mondiaux du Maroc ». Parmi ceux-ci figure l’offshoring dont le Maroc est devenu la première destination africaine. En effet, considéré comme une plateforme attractive pour accueillir des activités de services délocalisées, le pays a fait des pas de géant dans le secteur de l’offshoring et l’économie en a été profondément modifiée. Toutefois, le Royaume n’arrive pas à se faire une place sur les segments à forte valeur ajoutée. Très compétitif pour les centres d’appel francophones, le pays est moins attractif pour le développement informatique où il y a un besoin en profils qualifiés. Exemple de métiers fortement demandés : l’ITO (information technology outsourcing) qui s’applique à l’externalisation de services liés aux systèmes d’informations.
Autres secteurs à fort potentiel de croissance : l’aéronautique et l’automobile. En effet, l’automobile a connu sur les 5 dernières années un fort développement au Maroc sur les deux fronts équipementiers et constructeurs, à tel point que ses exportations figurent parmi les plus importantes du Royaume. L’exemple le plus significatif est celui de L’usine Renault de Tanger a doublé sa production à plus de 100 000 véhicules en 2013. Depuis l’ouverture du site en 2012, l'Institut de formation aux métiers de l'industrie automobile (IFMIA) a déjà formé plus de 5500 techniciens spécialisés et supérieurs et devrait créer à terme près de 36 000 emplois directs et indirects. Même dynamique pour l’aéronautique, en témoigne l’extension de l’Institut des Métiers de l’aéronautique (IMA), qui correspond à l'augmentation du besoin de formation professionnelle de l'industrie aéronautique au Maroc. L’objectif est de répondre à la demande du marché de l’emploi estimé entre 1000 et 1200 créations de postes par an à partir de 2015/2016. Côté pédagogique, l'IMA forme des opérateurs et des techniciens de l'aéronautique qui représentent environ 70% des demandes du secteur. Composée à 30% de cours théoriques pour 70% de pratique, la formation se déroule en alternance de deux semaines entre l'Institut et l'entreprise sur la base de cinq filières, usinage commande numérique, ajustage/montage, composites, chaudronnerie et systèmes électriques.